Mes Réflexions de Fin de Mandat – Envoyée de l’Union Africaine pour la Jeunesse

Ce fut un honneur de servir la jeunesse africaine en qualité de première Envoyée de l’Union Africaine pour la Jeunesse au cours des deux dernières années et d’engager des milliers de jeunes à travers le continent et la diaspora ; de visiter plusieurs villes et communautés pour apprendre des braves jeunes passionnés, écouter leurs histoires et d’explorer comment l’Union Africaine peut mieux soutenir leur travail crucial. Ce sont des jeunes avec qui j’ai partagé une tasse de thé lors des nombreux engagements de jeunes, nous avons pleuré ensemble aux luttes que nous avons traversé, nous avons ri et dansé ensemble, nous avons façonné le Bureau de l’Envoyé Jeunesse (OYE) en ce qu’il est devenu aujourd’hui, par «Shaking Things Up».

Au cours des deux années de notre mandat, mon équipe et moi avons prouvé que les jeunes étaient à la hauteur des défis. Rétrospectivement, depuis la rencontre de Banjul+10 en Gambie où l’idée d’un·e Envoyé·e pour la Jeunesse est née, plusieurs choses ont été réalisées. Nous avons vu l’Union Africaine en raison du nombre croissant de jeunes au sein de ses structures utilisant les arts, la technologie et le plaidoyer pour faire avancer l’agenda de développement.

Le Plan d’Action 2019/20, qui fut le résultat de six mois de consultations avec les jeunes, a guidé nos travaux tout au long du mandat. Au cours de notre mandat, nous avons créé des collaborations avec plus de 170 partenaires et élevé l’agenda de la jeunesse africaine en lançant un certain nombre d’initiatives nationales, régionales et mondiales. En 2020, lorsque que beaucoup essayaient encore d’appréhender la propagation de la COVID-19, au BEJ, nous avons immédiatement adopté la « nouvelle norme », et avec les jeunes, nous nous sommes mobilisés pour assurer l’intégration de l’agenda de la jeunesse dans divers États membres de l’UA tout en assurant que les activités de l’agenda de la jeunesse, les missions, les concertations et les dialogues intergénérationnels se poursuivent. En rétrospective, je vois deux années de progrès importants et je voudrais partager 10 étapes clés:

  1. Au cours des deux dernières années, en commençant au sein de la commission, nous avons solidement ancré les plateformes des jeunes dans les différents départements – notamment l’initiative des Jeunes Ambassadrices Victorieuses de Saleema et les Jeunes Ambassadeurs Africains pour la Paix. Nous avons travaillé avec plusieurs départements de la Commission de l’Union Africaine pour défendre l’agenda de la jeunesse dans des efforts conjoints de plaidoyer, dont des efforts visant à mettre fin à la Mutilation Génitale Féminine et au Mariage précoce d’enfants et aussi des efforts visant à positionner les jeunes au centre de la Zone de libre-échange africaine, du protocole de la libre-circulation, la transformation numérique, le rassemblement de la diaspora, pour n’en citer que quelques-uns.
  2. Afin de rapprocher l’Union Africaine des communautés de base, et avec le Conseil consultatif de la jeunesse, nous avons mené 73 missions dans 35 Etats Membres de l’UA, et au sein de plateformes mondiales, et nous avons atteint plus de 80 000 jeunes à travers des assemblées publiques, des rencontres et des consultations, et plus de 160 gouvernements fonctionnaires dont l’Ethiopie, le Zimbabwe, le Sénégal, le Maroc, la Namibie, la Côte d’Ivoire, l’Erythrée, l’Ouganda, le Libéria, le Tchad, l’Egypte, le Kenya et la Mauritanie, pour n’en citer que quelques-uns.Lors de la dernière commémoration de la Journée de la jeunesse africaine, je me suis également jointe aux jeunes édificateurs de la paix de la communauté de Rumbek, au site de rassemblement d’armes où plus de 1 000 armes ont été collectées dans le cadre d’un désarmement volontaire. Avant cette visite, j’avais également passé du temps avec des jeunes déplacés à POC 3 Equatorial State à Juba où nous avons discuté de l’engagement des jeunes dans le processus de revitalisation et de paix.
  3. En ma qualité d’Envoyée de l’Union Africaine pour la Jeunesse, j’ai utilisé toutes les plateformes à ma portée pour combler le fossé des générations et amener les jeunes à la table, et cela fonctionne ! Nous espérons que le BEJ restera gravé dans les mémoires pour avoir accentué les bases du « Co-leadership intergénérationnel » comme étant une approche qui permet de réformer les prises de décision et de prévenir les conflits émergents.Nous avons plaidé, de manière consistante, pour un leadership collaboratif entre les générations au sein des gouvernements et des structures régionales. Cela a conduit à une augmentation de la participation des jeunes dans les délégations des États membres au Sommet de l’UA en 2020, et à l’augmentation du nombre de jeunes occupant des portefeuilles ministériels et des sièges parlementaires au Tchad, en Namibie, au Soudan, au Soudan du Sud, en Éthiopie, au Kenya, en Angola, parmi d’autres pays.Nous avons institutionnalisé le Co-leadership intergénérationnel à travers l’organisation de 100 Dialogues intergénérationnels avec plusieurs parties prenantes dont le Global Peace et nous avons réuni plus de 150 000 jeunes africains à la table avec plus de 800 ainés·es en présentiel, tout en atteignant 14,9 millions à travers le hashtag #100DIG en ligne. Dans le même esprit, nous avons renforcé les conversations sur les politiques relatives aux jeunes et surtout les réformes concernant la présence des jeunes africains dans l’administration publique. Cela a conduit à la publication du rapport « Meilleure Intégration de la Jeunesse Africaine dans l’Administration Publique et la Gouvernance » en partenariat avec l’African Leadership Institute qui, par ailleurs, a conduit à au développement d’un réseau de jeunes africains dans la fonction publique.
  4. Grâce à plusieurs sessions d’informations, de concertations et d’efforts de plaidoyer, le BEJ a joué un rôle déterminant dans la promotion de l’agenda Jeunes, Paix et Sécurité et a contribué à l’élaboration de politiques. J’ai tenu une session d’information avec le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2019 et en 2020. J’ai tenu une autre session d’information avec le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine en 2019 et 2020 amplifiant la voix des réfugiés et demandant du soutien en faveur des jeunes édificateurs de la paix.Au Conseil de paix et de sécurité de l’UA,les deux dernières années ont apporté d’énormes progrès dans l’agenda Jeunes, Paix, Sécurité, ce qui a conduit à l’adoption du tout premier Cadre continental pour les Jeunes, Paix et Sécurité. En outre, la campagne Faire Taire les Armes est devenue la principale plateforme de l’UA pour le ralliement des jeunes sur le thème de l’année, ce qui a donc contribué à la participation des jeunes dans la campagne Faire Taire les Armes. A travers le soutien des partenaires, nous avons lancé le prix des Jeunes engagés à Faire Taire les Armes avec une subvention de 20 000 $ comme plateforme pour reconnaître les œuvres exceptionnelles des organisations de jeunes à travers le continent. Ce n’est pas surprenant que le mouvement #ShutItAllDown ait émergé comme lun de nos gagnants ; leur incroyable mobilisation de masse pour mettre l’accent sur la violence sexuelle en Namibie est un témoignage solide du pouvoir des jeunes.

Nous avons aussi organisé 6 Dialogues intergénérationnels sur le thème Faire Taire les Armes avec plus de 1 800 participants, ce qui a conduit à la Déclaration des jeunes engagés à faire taire les armes. Afin de mettre en évidence le rôle qu’ont joué les femmes dans l’agenda de la paix, nous avons formé 38 jeunes femmes africaines et les avons équipées d’outils et la connaissance sur la paix, la sécurité et les instruments internationaux à travers la Bourse Faire Taire les Armes. Nous sommes persuadés que ces étapes nous rapprochent de la pleine intégration et inclusion des jeunes dans l’agenda Jeunes, Paix et Sécurité. Toutefois, des investissements financiers supplémentaires dans la consolidation de la paix menée par les jeunes et l’élaboration de plans d’action nationaux relatifs à l’agenda Jeunes, Paix et Sécurité sont maintenant les prochaines étapes cruciales.

  • Nous avons créé un mouvement de responsabilisation dirigé par les jeunes et composé de 110 Jeunes défenseurs·euses de la charte africaine de la jeunesse pour travailler étroitement avec l’UA afin de suivre le progrès sur la ratification et la mise en œuvre de la Charte Africaine de la Jeunesse. Un jeune homme et une jeune femme par pays, venant de chacun des Etats Membres de l’UA ont été sélectionnés sur un total de plus de 2 100 candidatures. L’initiative a ouvert les sphères des gouvernements qui étaient jusque-là fermés, avec un équilibre en matière d’inclusion de la dimension genre et l’engagement de la diaspora. C’est la première initiative de l’UA ayant une représentation qui intègre pleinement les jeunes des 55 Etats Membres de l’UA. Un soutien continu à cette initiative, en partenariat avec UNITAR, sera fcrucial pour consolider le plaidoyer, l’action et la collaboration menés par les jeunes avec les gouvernements,les conseils nationaux de la jeunesse et d’autres structures pour faire avancer l’agenda de la jeunesse ainsi que pour mieux relier l’UA à la base en Afrique – une caractéristique clé qui manque toujours dans plusieurs interventions bien intentionnées de l’UA sur le continent.
  • L’agenda du genre a été l’une de mes principales priorités en tant qu’Envoyée de l’UA pour la Jeunesse. Je suis immensément fière de ce que nous avons accompli avec les 1 500 jeunes, hommes et femmes de 45 pays que nous avons réunis dans cinq consultations régionales ; nous avons ainsi élaboré le Manifeste des Jeunes Femmes Africaines Beijing+25 avec 10 demandes concrètes sur les interventions urgentes dont les jeunes femmes africaines ont désespérément besoin. Par ailleurs, nous avons créé la plateforme féministe Sauti ???? sur laquelle 25 jeunes femmes ont raconté leurs histoires sur le tout premier blog de l’UA. Ces histoires étaient une collection de textes, d’art visuel et d’autres formes de moyens numériques d’auto-expression pour saisir pleinement le désir, les demandes et préoccupations des jeunes femmes africaines, surtout pendant la pandémie COVID-19. Ceci fut accompagné d’une allocation de 5 000 $ pour soutenir les contributrices. Pour faire avancer ces efforts, les voix de Sauti ???? devraient continuer à se faire entendre dans une publication annuelle et le Manifeste devrait être présenté aux Forums Généralité Égalité au Mexique et en France et adopté par les Champions des Coalitions d’Action.
  • Dans toutes nos activités, nous nous sommes constamment assurés que les jeunes vulnérables soient présents et que les espaces ont été conçus pour avoir une approche consultative ascendante et une rétroaction cohérente. Le deuxième Forum Panafricain de la Jeunesse a marqué une étape cruciale pour préparer le terrain pour un engagement significatif des jeunes. Au cours de ce forum, j’ai animé une assemblée inclusive non hiérarchique dans un espace ouvert avec 500 jeunes. C’est au cours de ce Forum que le Président de la CUA a lancé le projet « 1 Million d’ici 2021 » qui a eu impact sur la vie de millions de jeunes dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de l’entrepreneuriat et de l’engagement. Pour renforcer cet engagement, mon bureau a initié la célébration du Mois de la Jeunesse africaine à compter des Journées de la Jeunesse africaine (2019 et 2020). Cette journée est maintenant célébrée chaque année à l’UA au mois de novembre. Nous avons aussi veillé à ce que l’UA devienne plus accessible aux jeunes handicapés en fournissant l’interprétation en langue des signes lors de nos évènements. Nous avons constamment plaidé pour l’expansion des outils et des réseaux afin d’impliquer les mouvements et groupes de jeunes qui, d’ordinaire, ne se verraient pas attribuer un siège à un événement régulier de l’Union Africaine. J’ai pu créer de l’espace pour des voix plus radicales telles que La Lucha de la RDC et Aswat Nisa de la Tunisie afin d’amplifier leur mécontentement et leur inquiétude auprès des dirigeants de l’Union Africaine ainsi que des ambassadeurs, des ministres et des commissaires.Bien que les réseaux de jeunes m’ont permis d’atteindre les jeunes vulnérables, en envoyant des forfaits internet à des jeunes dans les camps de réfugiés par exemple, il est clair qu’un obstacle à l’inclusion des jeunes est la fracture numérique et l’accès des jeunes aux espaces en ligne. Réduire la fracture numérique devrait être une priorité essentielle pour aller de l’avant.
  • Nous avons plaidé pour la protection des droits des jeunes en consultation avec les jeunes activistes sur le terrain, en particulier durant la Révolution soudanaise, #ZimbabweLivesMatter, entre autres pays. Lors de la journée des droits de l’homme, le Président du Botswana a approuvé lappel que j’ai adressé aux dirigeants africains pour qu’ils respectent et protègent les droits des jeunes, en particulier les manifestants pacifiques. Ceci nécessiterait surtout plus de plaidoyer pour mettre en œuvre la Charte africaine de la jeunesse et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
  • Nous étions chargés de rapprocher, de manière créative et innovante, l’Union Africaine de la jeunesse africaine. Pendant les deux dernières années, nous avons adopté des approches audacieuses qui ont eu un fort impact. Nous avons puisé dans une nouvelle circonscription de jeunes dans l’industrie de la mode par le biais de la Compétition de conception de tenue dans l’esprit de Faire Taire les Armes afin de tirer parti de l’initiative panafricaine de la mode et d’accroître la sensibilisation et les actions en faveur du thème de l’année de l’UA. Je me suis assuré de présenter les conceptions des gagnants à chaque fois que l’occasion se présentait. A travers le tout premier Concert de la Solidarité Africaine virtuel, un partenariat entre la Commission de l’Union Africaine et All Africa Music Awards, nous avons rallié des jeunes dans l’industrie créative et de la musique pour lever des fonds pour le Fonds d’intervention contre la COVID-19.
  • Pendant la pandémie de la COVID-19, nous avons utilisé le pouvoir des réseaux sociaux et de la technologie pour organiser 54 Séries de concertations virtuelles des jeunes de l’UA sur la COVID-19 avec un nombre total de 6 000 participants en dialogue avec des dirigeants africains et des décideurs politiques Africains. Cela a conduit à la publication du Document relatif aux orientations de la jeunesse africaine « Faits et Statistiques de la Force et Défis des Jeunes Africains et Feuille de Route de Relance sur la COVID-19 » et sa divulgation à travers les dialogues politiques de Wilton Park. Le hashtag #AfricaYouthLead est devenu populaire au sein des jeunes africains pendant la pandémie et a atteint 19,5 millions avec un potentiel impact en ligne de plus de 115,5 millions.A travers le Front de la jeunesse africaine sur le Coronavirus, nous avons aussi rassemblé 18 des plus grands réseaux de jeunes et conseils nationaux de jeunes, ce qui a fait de l’UA la première institution intergouvernementale à créer un espace politique de haut niveau pour que les jeunes contribuent et co-dirigent la réponse à la pandémie. Nous avons fourni à ces organisations de jeunes des subventions pour les publicités sur les réseaux sociaux en ligne d’une valeur totale de 30 000 $.

 

Les réalisations de ce voyage exceptionnel n’auraient pas pu être une réalité sans la confiance du Président de la CUA S.E. Moussa Faki Mahamat pour s’engager de manière innovante, ouvrant ainsi la voie à mon bureau pour mener un mandat aussi important avec les jeunes ; ainsi que le soutien infaillible accordé à l’agenda des jeunes par les commissaires de l’Union Africaine et les envoyés spéciaux qui ont fait un acte de foi sur les idées du BEJ qui étaient radicalement nouvelles afin de les traduire en programmes significatifs des jeunes. J’étais entourée de leaders ouverts à relever des défis, à collaborer et à co-créer.

Je suis reconnaissante à tous les départements, directions, divisions, organes, Communautés économiques régionales, ainsi qu’au personnel de l’UA et les professionnels techniques qui ont une richesse d’expertise et qui ont ouvert leurs portes afin d’intégrer de nouvelles perspectives jeunes et qui ont fait des contributions énormes à notre mandat au cours des deux dernières années. J’ai apprécié les collaborations notamment avec MAEP au cours du premier Symposium international de la jeunesse au Tchad et COMESA dans le cadre du projet COMESA-UA/AGA sur l’engagement des jeunes dans la gouvernance démocratique et le développement socio-économique.

Je suis également reconnaissante à tous les Etats Membres de l’UA, surtout les Représentants Permanents auprès de l’UA pour les échanges honnêtes et difficiles qui ont fini par définir des politiques. Merci à tous les partenaires qui ont cru en ce bureau et qui ont investi dans la construction de ses ressources de base ; aux mentors et à ceux qui, par un coup de fil, prodiguent des conseils, et au Conseil consultatif des jeunes pour avoir apporté leur expertise et leurs réseaux à notre mission.

J’exprime aussi mon appréciation aux bénévoles du BEJ et je salue le travail colossal qu’ils abattent. Le BEJ fonctionnait entièrement grâce à des volontaires qui, par leur courage, leur temps, leurs efforts, leur engagement et même leurs ressources personnelles, ont conduit le bureau à la réussite. L’âge moyen de l’équipe du BEJ est de 29 ans. Lorsque nous avons lancé l’appel à volontariat pour les activités et avant la mise en place du bureau, plus de 5 200 personnes ont postulé. Suite à un processus de sélection, le Réseau des Volontaires du BEJ a été mis en place été mis en place sur une plateforme virtuelle afin que nous travaillions à distance avant même que l’épidémie de COVID-19 ne change nos méthodes de travail. La valeur de notre temps et de nos talents bénévoles s’élève à 196 000 $.

S’il était relativement plus facile de combler le vide en ressources humaines, l’accès aux fonds était cependant une difficulté. C’est à travers le soutien des partenaires, notamment le Danemark, le Royaume Uni, lUNFPA, ONUSIDA, le BNUUA, le CIFF, Twitter, ONE Campaign, ACCORD, FAWE, entre autres, que le budget du BEJ a connu une croissance, allant de zéro en 2019 à plus de 500 000 $ de subventions directes jusqu’à mi-2020. La plupart des opérations du BEJ étaient facilitées par le soutien technique de la part des partenaires, qui représentaient un total de 1,5 millions $ avec seulement 13 % de frais généraux et plus de 80 % d’impact direct.

A tous ceux qui ont soutenu le BEJ, merci d’avoir pris le risque sur un nouveau bureau dirigé et géré par des jeunes. Grâce à ces partenariats et au soutien financier, nous avons pu former des jeunes et nous leur avons donné l’opportunité de travailler avec l’Union Africaine et aussi de financer des projets dirigés par des jeunes. Grâce a ce financement, nous avons employé 31 jeunes en tant que membres du personnel et consultants du BEJ.

Enfin, je suis reconnaissante envers tous les jeunes sur le continent africain et de la diaspora qui ont saisi l’opportunité offerte par ce bureau pour collaborer et ss’unir sur différents fronts; ces jeunes qui ont encouragé le bureau et nous ont conseillé au quotidien avec leurs tweets et mentions ainsi que des milliers de mails électroniques.

Nous avons travaillé étroitement avec les réseaux de jeunes tels que la Plateforme des jeunes ambassadeurs de la Communauté d’Afrique de l’Est et le Forum des jeunes d’Afrique australe qui ont mené de grands efforts de plaidoyer dans de nombreux processus intergouvernementaux de l’UA et dans leurs régions.

Pour ceux qui seraient tentés·es de se demander – que peuvent faire les jeunes au sein de la structure de la Commission de l’Union africaine? Ces réflexions ne témoignent que du début de ce qui est possible. Bien que de nombreux jalons aient été franchis, il y avait aussi beaucoup de défis.. Nous avons encore besoin d’atteindre des jeunes plus divers, surtout ceux qui ne sont pas inclus dans la révolution numérique et les plus marginalisés de nos communautés. Nous devons leur offrir des espaces pour se rencontrer et soutenir leur travail. Nous devons perturber la bureaucratie et innover dans la collecte de fonds. J’espère que nous avons catalysé la voie vers de petites actions pour le changement par le présent et l’avenir de l’Afrique – les jeunes.

Aya Chebbi

 

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My End of Mandate Reflections – AU Youth Envoy

It has been an honor to serve Africa’s youth as the first African Union Special Envoy on Youth for the past two years and to engage thousands of youth from around the continent and the diaspora, visit countless cities and communities to learn from brave and passionate young people, listen to their stories of agency and hope and explore how the AU can better support their crucial work. These are young people that I shared a cup of tea with at the many youth engagements, we cried together at the struggles we went through, we laughed and danced together, we shaped the Office of the Youth Envoy (OYE) into what it has become today, by “Shaking Things Up”.

In the two years of our term, my team and I have demonstrated that young people are up to the challenge. Looking back to the Banjul+10 meeting in the Gambia where the idea of a Youth Envoy was first broached, a lot has since happened. We have seen the African Union evolve because of growing numbers of young people within its structures using the arts, technology and advocacy to advance the development agenda.

The 2019/20 Action Plan which was the result of six months of consultations with young people, guided our work throughout the mandate. During our tenure, we built collaborations with over 170 partners and elevated the African youth agenda by launching a number of national, regional and global initiatives. In 2020, when many were still trying to comprehend the outbreak of COVID-19, at OYE, we immediately adopted the ‘new normal’, and with young people we mobilized to ensure mainstreaming of the youth agenda in various AU member states ensuring the activities, missions, consultations and Intergenerational Dialogues continued. I look back on two years of important advances but I would like to share 10 key milestones;

 

  1. In the last two years, starting from within the commission we solidly anchored youth platforms in the different departments – notably the Saleema Youth Victorious Ambassadors and African Youth Ambassadors for Peace. We worked with various AUC departments, directorates and organs engaging all commissioners to champion the youth agenda in joint advocacy efforts includng on ending Female Genital Mutilation and Early Child Marriage as well as putting youth central to the African Free Trade Area, Free movement protocol, Digital Tranfromation, Diaspora engagement, to mention a few.
  2. In an effort to bring the African Union closer to the grassroots, together with the Youth Advisory Council, we undertook 73 missions to 35 AU Member States and global platforms and we reached over 80,000 youth through town halls, meetings, and consultations and over 160 government officials including Ethiopia, Zimbabwe, Senegal, Morocco, Namibia, Côte D’ivoire, Eritrea, Uganda, Liberia, Chad, Egypt, Kenya and Mauritania to mention a few.During the recent Africa Youth Day commemoration, I also joined the young peacebuilders of the community of Rumbek, at the Weapons Collection Site where over 1000 guns were collected in voluntary disarmament. Prior to this visit, I had also spent a day with displaced youth at POC 3 Equatorial State in Juba where we discussed youth engagement in the revitalization and peace process.
  3. In my role as the African Union Youth Envoy, I used every platform within reach to bridge the generation gap and bring youth to the table and it is working! We hope OYE will be remembered for building the foundation for “Intergenerational Co-leadership as an approach to reform decision making and prevent emerging conflicts.We consistently advocated for collaborative leadership between generations in governments and regional structures. This led to an increase in youth participation in member states delegations at the AU Summit in 2020, and an increase in the number of youth occupying ministerial portfolios and parliamentary seats in Chad, Namibia, Sudan, South Sudan, Ethiopia, Kenya, Angola among other countries.We institutionalized Intergenerational Co-leadership through the organisation of 100 Intergenerational Dialogues with diverse stakeholders including Global Peace and brought over 150,000 African youth to the table with over 800 Elders offline while reaching 14.9 Million through #100IGD online. In the same vein, we reinvigorated the conversations on public policies on youth and particularly reforms related to African youth in public service. This led to the publication of the “Greater Inclusion of African Youth in Public Service and Governance report in partnership with the African Leadership Institute which additionally resulted in the development of a network of African Youth in Public Service.
  4. Through various briefings, consultations and advocacy efforts, the OYE played an instrumental role in advancing the Youth, Peace and Security (YPS) agenda and contributed to policy outcomes. I briefed the United Nations Security Council in 2019 and 2020 as well as African Union Peace and Security Council (PSC) Briefing in 2019 and 2020 amplifying refugee voices and demanding support for young peacebuilders.At the AU PSC, the past two years brought tremendous advancements in the YPS agenda culminating in the Adoption of the premier Continental Framework on Youth Peace and Security. In addition, the Youth Silencing the Guns campaign has become AU’s main platform for rallying youth on the theme of the year which increased youth agency in Silencing the Guns. Through support from partners, we launched the Youth Silencing the Guns Awards with $ 20,000 grant, as a platform to recognise the exceptional work of youth organizations across the continent. It’s no surprise that the #ShutItAllDown movement emerged as one of our winners, their incredible mass mobilisation to highlight sexual violence in Namibia is a solid testament to youth power.We also convened 6 Regional Silencing The Guns Intergenerational Dialogues with over 1,800 participants, which resulted in Youth Silencing the Guns Declaration. In order to highlight the pivotal role women played in the peace agenda, we trained 38 young African women and equipped them with tools and knowledge on peace, security and international instruments through the Fellowship on Silencing the Guns. We are positive that these steps taken have moved us closer to the full integration and inclusion of young people in YPS. However, further financial investment in youth-led peacebuilding and development of National Action Plans on YPS are now the next crucial steps.
  5. We built a movement of youth-led accountability of 110 African Youth Charter Hustlers to work closely with the AU to monitor progress on the ratification and implementation of the African Youth Charter. A young man and woman per country, from each of the AU member states were selected from over 2100+ applications. The initiative opened up closed intergovernmental spaces with inclusive gender balance and diaspora engagement. This is the first initiative of the AU with fully inclusive youth representation across the 55 AU member states. Continued support for this initiative in partnership with UNITAR will be crucial in order to solidify youth-led advocacy, agency and collaboration with governments, national youth councils and other structures in advancing the youth agenda as well as link the AU better to the grassroots in Africa — a key feature still missing in several AU well-intended interventions on the continent.
  6. The Gender agenda has been among my top priorities as AU Youth Envoy. I am immensely proud of the work we did with the over 1,500 youth, both young women and men, from 45 countries whom we convened in five regional Barazas and developed the Africa Young Women Beijing+25 Manifesto with 10 Concrete Demands on the urgent interventions so desperately needed by young African women . In addition, we establised, Sauti ???? feminist platform, where 25 young women told their stories on the first ever AU blog. These stories were a collection of text, visual art and other forms of digital means of self expression to fully capture the desire, demands and agency of young African women, especially during the COVID-19 Pandemic. This was accompanied by $ 5000 grant to support the contributors. To move these efforts forward Sauti ???? voices should continue to be heard in an annual publication and the Manifesto should be presented to Generation Equality Forums in Mexico and France and adopted by Action Coalitions Leadership.
  7. In all our activities, we consistently ensured that vulnerable youth were present and the spaces were designed to have bottom up consultative approach and consistent feedback. The 2nd Pan-African Youth Forum marked a crucial milestone to set the stage for meaningful youth engagement. During this forum, I facilitated an inclusive non-hierarchical assembly in an open space with 500 youth. It was at this Forum that the chairperson of the AUC launched the 1 Million by 2021 which impacted the lives of millions of youth in education, employment, entrepreneurship and engagement. To further this engagement, my office pioneered the celebration of Africa Youth Month starting from Africa Youth Day (2019 and 2020), and this has now become an annual celebration at the AU during the month of November. We also ensured that the AU became more accessible to young people with disabilities through providing Sign Language interpretation at our events. We consistently advocated for the expansion of tools and networks to involve youth movements and groups who ordinarily might not be allocated a seat at a regular African Union event. I was able to provide space for more radical voices like La Lucha of DRC and Aswat Nisa of Tunisia to amplify their discontent and concern to the African Union leadership as well as ambassadors, ministers and commissioners.Despite drawing upon youth networks to reach vulnerable youth through for instance, sending internet data to youth in refugee camps, it is clear that a barrier to youth inclusivity is the digital divide and youth access to online spaces. Closing digital divide should be a key priority moving forward.
  8. We advocated for youth rights protection in consultation with young activists on the ground especially during the Sudan Revolution, #ZimbabweLivesMatter among other countries. During Human Rights Day, the President of Botswana endorsed the plea I made to African leaders to respect and protect youth rights especially peaceful protesters. This particularly would need more advocacy to enforce the African Youth Charter and the African Charter on Human and People’s Rights.
  9. We were tasked with the responsibility of creatively and innovatively bringing the African Union closer to African youth. Over the last two years, we have taken some bold approaches leading to massive impact. We tapped into a new youth constituency in the fashion industry through Silencing the Guns Outfit Challenge to leverage on the Pan-African Fashion Initiative and grow awareness and action for the AU theme of the year. I made sure to showcase the designs of the winners at every possible occasion. Through the first ever virtual Africa Solidarity Concert, a partnership between the Africa Union Commission and the All Africa Music Awards, we engaged youth in the creatives and music industry to fundraise for COVID-19 Response Fund.
  10. During COVID-19, we utilized the power of social media and technology to convene 54 Virtual AU Youth Consultations Series on COVID-19 with a total of 6,000 participants in dialogue with African leaders and decision makers. This led to the publication of Africa Youth Lead Policy paper “Facts & Figures of Africa Youth Agency, Challenges and Recovery Roadmap on COVID-19” and its dissemination through the Wilton Park policy dialogues. #AfricaYouthLead became a popular hashtag among african youth during the pandemic and reached over 19.5 Million with over 111.5 Million potential impact online.Through the African Youth front on Coronavirus, we also engaged 18 of Africa’s largest youth networks and national youth councils which made the AU the first intergovernmental institution to create a high level policy space for youth to contribute and co-lead the response to the pandemic. We provided online social media advertisement grants by Twitter to these youth organizations worth a total of $ 30,000

The achievements made in this exceptional journey would not have been possible without; the trust of the Chairperson of the AUC H.E Moussa Faki Mahamat to engage innovatively, thus paving the way for my office to carry out such an important mandate with the young people, as well as the continued support for the youth agenda by AU commissioners and special envoys who took a leap of faith on OYE’s different and radically new ideas to translate them into meaningful youth programmes. I was surrounded by leaders who were open to be challenged, to collaborate and co-create.

My gratitude to all AU departments, directorates, divisions, organs, Regions Economic Communities, Liaison offices, AU staff and technical professionals who have a wealth of expertise, and opened their doors to incorporate new fresh youth perspectives, and who have made tremendous contributions to our mandate over the last two years. I have enjoyed collaborations especially with APRM during the 1st International Youth Symposium in Chad and COMESA during the joint COMESA-AU/AGA project on Youth Engagement in Democratic Governance and Socio-economic Development.

I am also grateful to AU member states particularly through the permanent representatives to the AU for engaging in honest and challenging conversations that eventually shaped policies. Thank you to all the partners who believed in this office and invested in building its foundational resourcing, to mentors and those who are a phone call away to uplift and advise, and to the AU Youth Advisory Council for bringing their expertise and networks to our mission.

My appreciation also goes to OYE volunteers, and their hard work, OYE was run entirely by volunteers who put their guts, time, efforts, commitment and even personal resources to make it succeed. The average age of the OYE Team is 29 years old. When we called for volunteers to be part of the work ahead and the office establishment, over 5,200 applied. Following a selection process, OYE Volunteer Network was put together hosted on a virtual platform so we were working remotely even before COVID-19 outbreak changed our ways of work. The value of our volunteer time and talents goes up to $196.000.

While it was relatively easier to fill the human resources gaps, access to funds was a challenge. But through the support of partners especially Denmark, United kingdom, GIZ, UNFPA, UNAIDS, UNOAU, CIFF, Twitter, ONE Campaign, ACCORD, FAWE among others, the budget of the OYE has grown from zero in 2019 to $ 500,000+ in direct grants by mid 2020. Most of OYE’s operations are facilitated through in kind and technical support from partners which made up $ 1,5 million in total with only 13% overhead and over 80 % in direct impact.

To everyone who supported OYE, thank you for taking a chance on a new youth led and run office. Thanks to these partnerships and funding support, we have been able to train young people; and offer them the opportunity to work with the African Union as well as directly fund youth-led projects. Through this funding we employed 31 youth as OYE staff and consultants.

Finally, my gratitude is to all the young people in Africa and the diaspora, who seized the opportunity this office presented to collaborate and join hands on different fronts, who uplifted this office and advised us everyday with their tweets and tags and thousands of emails.

We worked closely with youth networks such as East African Community Youth Ambassadors Platform and Southern Africa Youth Forum who have undertaken impressive advocacy efforts in numerous AU intergovernmental processes and in their regions.

For those who are tempted to ask — what can young people do within the structure of the African Union Commission? These reflections are a testament of only the beginning of what is possible. While there were a lot of milestones achieved there were a lot of challenges too. We still need to reach more diverse young people especially those out of the digital revolution and the most marginalized in our communities. We need to offer them spaces to meet and support their work. We need to disrupt bureaucracy and innovate in fundraising. I hope we catalyzed the path to small actions for change by the present and the future for Africa — the young people.

Aya Chebbi

 

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